Actrice

Adèle Haenel

“ Il y a une violence systémique qui est faite aux femmes dans le système judiciaire. (…) Un viol sur 10 qui aboutit à une condamnation en justice. Ca veut dire quoi des 9 autres ? Ca veut dire quoi de toutes ces vies ?”

 

Qui suis-je ?

Actrice, j’ai fait du théâtre dès l’âge de cinq ans. C’est à treize que, par pur hasard, je suis choisie pour jouer une jeune autiste orpheline dans le film Les diables. Parallèlement, j’étudie les sciences économiques et sociales au lycée Montaigne. Et puis j’abandonne vers mes 20 ans la possibilité de travailler dans une entreprise pour me consacrer à ma passion, le cinéma.

Quelle est mon œuvre ?

Je me consacre au cinéma d’auteur. C’est vrai que j’aime cette idée que le cinéma puisse nous faire réfléchir sur des sujets sérieux. J’ai été plusieurs fois nommé aux Césars notamment pour mon rôle dans Naissance des pieuvres et L’Appolonide. C’est en 2014 que j’obtiens mon premier César pour mon rôle dans Suzanne et c’est à cette occasion que je déclare ma relation avec la réalisatrice Céline Sciamma. Puis je remporte le césar de la meilleure actrice pour le film Les combattants. Je joue toujours des rôles assez différents, de la femme engagée dans le film Le peuple et son roi à la jeune médecin qui s’obstine à obtenir des réponses dans La fille inconnue. Dans mon dernier film, Portrait de la jeune fille en feu, je joue une jeune homosexuelle qui refuse de se plier aux codes de la société du 18ème siècle, un film très actuel.

Quels sont mes combats ?

J’ai dénoncé en octobre 2019, dans une interview donnée à Médiapart, et suite à une enquête approfondie de ses journalistes, le harcèlement physique que m’avait fait subir le réalisateur Christophe Ruggia alors que j’avais 13 ans, harcèlement qui a duré deux ans. J’explique dans cette interview les différentes raisons qui me poussent à dénoncer cet homme tant d’années après les faits et mon désir de ne pas porter plainte. Je pense malheureusement que la justice aujourd’hui ne fonctionne pas pour ce genre d’affaire. J’ai reçu beaucoup de messages de soutien, étant l’une des premières actrices françaises à dénoncer ce genre de violence.