Que de combats, que d’engagements, pour qu’enfin la femme soit reconnue dans ses droits, ses désirs, ses expériences et ses devoirs.

Il a fallu des millénaires pour que soit lavé le péché originel et qu’Ève n’accouche plus dans la douleur ; pour que la maternité devienne un choix et non une fatalité.

Il en a fallu des bataillons et des combattantes solitaires pour arriver à aujourd’hui…Le XXème siècle en est l’apothéose.

Souvenons-nous des suffragettes encore toutes « encorsetées » mais qui voulaient être des citoyennes à part entière. Leur détermination a triomphé. Toutefois, en France, il a fallu attendre la Libération et le général de Gaulle pour accéder au droit de vote.

Souvenons nous de ces femmes qui, de 1914 à 1918, ont fait tourner l’économie de guerre : ouvrières, paysannes, Marie Curie et ses escadrons d’infirmières radiologues. Elles n’ont pas voulu rejoindre, la guerre finie, leurs cuisines et leurs lavoirs.

D’autre part, le Kaiser Guillaume II, puis les idéologues nazis et plus généralement les fascistes, résumaient l’univers féminin à trois « K » : « Kinder, Küche, Kirche » (enfant, cuisine, église). A l’heure actuelle, de telles paroles seraient considérées comme discriminatoires et pénalement répréhensibles. D’ailleurs, qui oserait s’en prévaloir ? Les femmes ont fait leur chemin dans l’entreprise, la médecine, la politique, l’économie…

Évidemment, des combats restent à mener, mais peut être que bientôt, l’homme le plus puissant de la planète sera une femme. Et même si Hillary Clinton n’a pas accédé au bureau ovale, c’est une victoire, parce que personne n’a considéré comme surréaliste cette candidature.

Loin, très loin, « le manifeste des 343 », porté par les mots de Simone de Beauvoir, acté par 343 signatures de femmes de tous horizons  qui reconnaissent avoir avorté dans l’illégalité. Ce texte défendait le droit pour les femmes à disposer de leur corps. De surcroît, la contraception et l’avortement sont à présent des droits acquis portés par des icônes telles que Simone Veil, Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir.

À présent, l’éducation est largement ouverte aux filles et les mémoires d’Annie Ernaux, écrivain de La Place, semblent venues de temps lointains, seulement cela fait cinquante ans. En outre, il reste de nombreux combats à mener en matière d’éducation : en effet, le Pakistan et l’Afghanistan sont des combats de choix. Malala Yousafzai, récompensée par le prix Nobel de la Paix, en est le porte drapeau et la fondation Marie-Claire un moyen d’action.

Soyons justes, de nombreux hommes, qu’ils soient écrivains philosophes, politiques, maris, pères et compagnons, ont rendus cette évolution possible. Ils sont toujours dans l’action ou le témoignage, comme Arthur Lederer, journaliste sur Arte, qui va publier aux éditions du Seuil, un ouvrage destiné aux hommes afin de dénoncer les incivilités faites aux femmes.

Les avancées  technologiques ont également joué un rôle majeur dans la modification du statut social de la femme : en la libérant des contraintes matérielles par gain de temps sur les charges ménagères, elles lui ont ouvert de nouveaux horizons familiaux, sociaux et culturels.

Au cours du siècle, les femmes actrices, témoins, victimes, accusatrices, ont au fil de leurs vies posé les jalons de notre réalité du XXIème siècle.

Hélène Berr, Hannah Arendt, Marguerite Duras, Jacqueline Auriol, Lucie Aubrac, Hélène Lazareff, Elisabeth Badinter, sont de «celles là » : celles qui, par le sens donné à leur vie, leur action, leur pensée, ont fait évoluer les nôtres et fait bouger les fondements de notre société.

Femmes de tous pays et de toutes conditions unissez vous !

Ne vous laissez pas exproprier de vos droits fondamentaux par un voile imposé, la violence ou l’inertie. Sachez rester vous même, c’est à dire un Homme comme les autres, que ce soit dans vos vies, vos choix ou vos combats.

 

Louise Msallan