Une grande campagne de lutte contre le harcèlement dans les transports a été lancée par la région Ile-de-France, la RATP et SNCF Transilien, ce lundi 5 mars 2018. Jusqu’au 27 mars, une campagne d’affichage sera diffusée sur l’ensemble du réseau de transports en commun francilien afin de sensibiliser les voyageurs à la lutte contre le harcèlement.

Le harcèlement dans les transports est une réalité pour beaucoup de femmes et on ne peut que se féliciter que les acteurs du secteur s’y intéressent. 87% des usagères des transports en communs déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement sexiste, harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles ou de viols dans les transports en communs [Enquete FNAUT]. En Ile-de-France, 43% des faits de violences graves à l’encontre des femmes se déroulent dans les transports.

Cette campagne de sensibilisation se base sur deux grands axes : l’affichage et la sensibilisation par le biais d’agents.
Un vaste affichage va être déployé sur l’ensemble du réseau: près de 11 000 affiches sur le réseau SNCF transilien, 4750 affiches dans les bus RATP, en plus plus de 15 000 stickers appelant à la vigilance dans l’ensemble des trains ainsi que les gare d’Ile-de-France. De plus, un message sera ajouté sur les écrans des trains franciliens, et une diffusion sonore quotidienne sera assurée sur le réseau RATP.
Un déploiement du personnel RATP sera là pour appuyer le dispositif visuel. Les 5 et 6 mars, trois stands animés par des agents RATP seront installés à St Lazare et à la Gare de Lyon afin de proposer un lieu d’échange et de sensibilisation. Des agents médiateurs devraient aussi faire leur apparition notamment sur la Grande Couronne qui en étaient dépourvus jusqu’à présent.

Plusieurs mesures concrètes ont aussi été évoquées. Tout d’abord, la couverture du numéro d’urgence 3117 est étendue à tout le réseau francilien là où jusqu’à présent il n’était valable que sur les lignes opérées par la SNCF. Le signalement sera aussi possible par SMS, via l’application mobile “Alerte 3117” ou encore via un bouton d’urgence sur l’application de recherche d’itinéraire Vianavigo, censé assurer une prise en charge rapide grâce à la géolocalisation du téléphone.
La mise en place de l’expérimentation d’un système d’arrêt à la demande des bus à partir de 22h a été annoncée sur une partie du réseau mélibus en Seine-et-Marne et sur une partie du réseau TRA de Seine-Saint-Denis. Pour bénéficier d’un arrêt à la demande, la personne doit formuler à l’avance au conducteur sa demande d’arrêt.
Des formations à destination des agents de sécurité du GPSR (RATP) et des agents SUGE (SNCF) seront faites en partenariat avec la mission interministérielle de protection des femmes victimes de violences pour repérer les comportements mettant en danger les usager.es. mais aussi de prendre en charge les femmes victimes de ces agressions.

L’avis de l’association sur la campagne d’affichages 
Nous regrettons les choix au niveau du visuel. D’une part, le choix d’animaux “prédateurs” tel qu’un ours, un loup ou un requin sous-entend encore une certaine bestialité des agresseurs qui ne peuvent se contrôler. Représenter des hommes aurait été l’occasion de montrer que ce sont des hommes très ordinaires qui commettent les agressions. L’arrestation récente du violeur de la Sambre est à cet égard un excellent exemple.

D’autre part, les trois femmes choisies sont toutes féminines, jolies et assez jeunes ce qui a tendance à effacer que toutes les femmes sans distinction d’âge, de vêtements ou de physique peuvent être agressées dans les transports.

 

 

 

Morgane Iofrida