« Je veux partager mon expérience avec les adhérents de Politiqu’elles comme avec toutes les jeunes femmes et tous les jeunes hommes qui suivent régulièrement notre actualité.

Super rencontre avec la Présidente de Malte Marie-Louise Coleiro Preca

Je suis venue participer au GSW avec une délégation de 24 autres étudiantes de grandes écoles. Brillantes, de toutes origines, impliquées et concernées dans les initiatives de diversité femmes-hommes dans nos sociétés, elles ont été sélectionnées sur dossier par la volonté de trois organisatrices de faire bénéficier gratuitement (celui-ci s’élève en frais à 800€) le Sommet à des jeunes femmes. Je remercie très chaleureusement Joanna BOUISSOU, Chloé GONZALEZ et Christine CLUZEL pour leur initiative. Un énorme merci à Irène NATIVIDAD, Présidente du GSW de nous avoir accordé ce privilège.
Sur une centaine de candidatures, nous avons toutes été retenues pour écouter des personnes impliquées dans ces initiatives pendant trois jours.

Pour profiter à 100% de ce sommet, je me suis mélangée à 1200 autres femmes et hommes (oui oui il y en avait et ils n’étaient pas simplement là pour visiter Paris pendant que leur épouse ou compagne assiste au sommet.)
L’intérêt de ce genre d’événements ne réside pas dans les conférences mais bien dans le networking.
Et du networking en trois jours j’en ai fait : au petit-déjeuner, au déjeuner, au dîner, pendant les pauses -où je rechargeais mon iPhone-, après les conférences.

Une femme au premier dîner au Centre Pompidou m’a donné un conseil que je n’oublierai pas : « Every person you meet here is a job » (Chaque personne que tu rencontres ici est une opportunité d’emploi sic.)
Je la remercie car je n’ai pas raté une seule occasion. J’avais préparé des cartes de visite et celles-ci ont vraiment servi de support pour présenter Politiqu’elles. Dès que j’ai pu prendre la parole pendant des sessions, j’ai levé instinctivement la main.
Car je me suis posée la question plusieurs fois : « Comment se « vendre » à 20 ans, alors que l’on a encore rien -ou alors très peu accompli dans sa vie ? »  Surtout lorsqu’on côtoie pendant trois jours des CEO du monde entier. En réalité, les personnes présentes nous ont très bien accueillies, ont été attentives à nos parcours respectifs et m’ont donné de très bons conseils.
Il faut oser. Toujours. Prendre la parole en public n’est certes pas un exercice facile pour tout le monde mais c’est le minimum au quotidien : dans les réunions, en cours, au travail ! Pendant ces trois jours, très peu de fois j’ai été réticente – excès de timidité ? Manque de confiance ? – à initier une conversation avec une personne au sommet.

Ainsi, mon bilan est le suivant : Les Présidentes de Malte et du Kosovo, Marie-Louise COLEIRO PRECA et Atifete JAHJAGA, plusieurs ministres du monde entier dont Rohani ABDUL KARIM et Ounou SANGARÉ BA, respectivement Ministre des femmes en Malaysie et au Mali, des CEO puissantes dans leur pays respectifs comme Neveen EL TAHRI en Egypte et Bola ADESOLA au Nigeria et de nombreuses femmes qui font partie des conseils d’administration de grands groupes.

 

Ce que je retiens de ce sommet : 

  • Deux femmes :

o   Marie-Louise COLEIRO PRECA : la Présidente de Malte, après la session où j’ai posé une question, a pris le temps de saluer tous ceux venus la voir. Je lui serre la main, elle me tend la joue. Elle me félicite pour mon travail et je lui dis combien j’apprécierai vraiment qu’elle prenne davantage la parole dans des sommets de ce genre pour inspirer une génération. Même si la place des femmes s’améliore de façon très considérable dans le milieu professionnel, il reste un travail énorme à faire sur la politique.

  Neveen EL TAHRI : C’est sûrement la femme qui m’a donné le meilleur conseil pendant ce sommet. Puissante, sans trop le paraître, intelligente, courageuse et bosseuse. Entrepreneure, chef d’entreprise, elle a été la première femme égyptienne à siéger dans un conseil d’administration d’un groupe côté en bourse. « You knock the door ! You have to try, to be courageous ».

  • Deux hommes :

o   Joe KEEFE : PDG de Wax World, Chair de Women Thrive Worldwide : c’est en utilisant les voix des actionnaires que le collectif a réussi à faire introduire davantage de femmes dans les conseils d’administration des entreprises. L’approche est originale mais elle est surtout très efficace.

o   Ludovic GUILCHER : Directeur adjoint DRH Groupe chez Orange : à juste titre, il a affirmé que la nouvelle génération à entrer sur le marché du travail, à sortir des grandes écoles semble bien moins intéressée par les enjeux de diversité en entreprise. Les jeunes pensent que tout est acquis.

C’est a priori difficile de trouver des hommes engagés dans des initiatives de diversité. Il y a eu une polémique sur les réseaux sociaux quant à la table ronde où il y avait six PDG (que des hommes) venus parler des initiatives de diversité dans leur entreprise. Nous avons eu des difficultés tout au long de la première année d’existence de Politiqu’elles à trouver des hommes pour intervenir. Les écouter m’a fait énormément plaisir. C’est motivant d’avoir des hommes qui défendent une place équitable des femmes dans nos sociétés. D’autres hommes doivent les écouter pour comprendre pourquoi il est si important d’avoir davantage de diversité.

Le mot de la fin, une fois encore : engagez-vous. Engagez-vous dans la vie associative, dans la vie politique, prenez votre part du gâteau dans l’entreprise où vous travaillez. »