A qui pensez vous lorsqu’on vous parle d’informatique, de programmes à coder, de physique quantique ou encore de mathématiques ?
Outre, la célèbre Marie Curie, vous pensez aux pontes de la Silicon Valley, à Einstein et Newton, à Thalès et Pythagore : de prime abord, ce sont des noms d’hommes, qui ont marqué la science à travers l’histoire, qui nous viennent à l’esprit quand on évoque la recherche scientifique. Pourtant, il en existe des femmes qui ont participé au progrès scientifique, mais on ne les connaît pas parce qu’elles sont invisibilisées (par exemple : ce sont des femmes qui ont été pionnières en matière de code), ou parce que leurs collègues se sont appropriés leurs découvertes.
Cette invisibilisation des femmes scientifiques à travers l’histoire joue un rôle dans la place des femmes dans le milieu scientifique de nos jours. L’invisibilisation contribue à alimenter l’idée selon laquelle le milieu scientifique est masculin par nature et que les femmes n’y ont pas leur place. En effet, alors que les jeunes filles réussissent mieux leur scolarité puis leurs études supérieures que les garçons, elles sont sous-représentées dans le domaine de la recherche scientifique. En 2013, en France, 35% des chercheurs.ses scientifiques dans la recherche publique étaient des femmes, contre seulement 20 % dans la recherche privée. Ce véritable plafond de verre, qui s’accentue lorsqu’on gravit les échelons, est similaire au niveau européen.
Il nous faudrait écrire une thèse pour expliquer cette sous-représentation des femmes dans le milieu scientifique, mais l’une de ses causes est la prégnance des stéréotypes de genre à propos des capacités scientifiques des femmes. Dès la petite enfance, les filles s’entendent répéter que les matières scientifiques ne leur sont pas destinées, et qu’elles sont moins performantes que les garçons dans ces disciplines. Dès lors, les filles font le choix plus ou moins conscient de se diriger dans des filières qui correspondent mieux aux stéréotypes qui leurs sont assignés.
Nous ne prétendons pas avoir la capacité de réduire de manière significative l’impact des préjugés stéréotypés sur les décisions des filles, mais nous sommes convaincu.e.s de l’importance des modèles et des représentations artistiques dans l’imaginaire des plus jeunes (et des plus vieux). Dès lors, nous vous proposons une sélection d’oeuvres qui mettent en avant les femmes scientifiques. En parcourant les différentes sources que nous vous partageons, vous en apprendrez plus sur la situation des femmes dans la science, vous serez inspirés par des femmes qui ont su déjouer les préjugés, et nous l’espérons, vous aurez envie de parler de science avec vos filles, soeurs, nièces, amies !
- Livret “40 femmes scientifiques remarquables du XVIIIème siècle à nos jours”, publié par l’association Femmes et Sciences :
À l’origine, ce livret a été réalisé dans une visée pédagogique par l’association Femmes et Sciences. Ce collectif créé en 2000 s’est donné pour mission de promouvoir à la fois l’image des sciences chez les femmes mais aussi l’image des femmes de sciences. Dans ce livret, quarante femmes scientifiques et leur parcours remarquables sont présentés, ces portraits sont originellement destinés aux éditeurs de manuel scolaire pour valoriser leur visibilité. Très clair et pédagogique, il permet aussi aux élèves et étudiantes qui souhaitent s’orienter vers des carrières scientifiques d’y trouver des sources d’inspiration.
Disponible sur : https://www.femmesetsciences.fr/wp-content/uploads/2019/02/Brochure_Portraits-2018_4-2.pdf
- “Hedy Lamarr, from extase to wifi” d’Alexandra Dean (2017) :
Ce documentaire très bien fait montre la double vie de l’actrice autrichienne à la beauté hypnotique Hedy Lamarr, à l’affiche d’Extase (1933). Ce film dans lequel on la voit avoir un orgasme fit sensation à l’époque et lança sa carrière d’actrice. Mais Hedy Lamarr était aussi véritablement obsédée par les technologies, et elle inventa un système de codage des transmissions, aboutissant d’abord au GPS puis plus tard au wifi. Dans ce documentaire passionnant, des stars hollywoodiennes contemporaines racontent la vie de celle qui a conquis Hollywood pour fuir son mari pro-nazi.
Disponible en DVD et en VOD sur Viméo : https://vimeo.com/ondemand/hedylamarr
- Radioactive de Marjane Satrapi (2019) :
Marie Curie, tout le monde sait que c’est une grande scientifique française, mais lorsqu’il s’agit de creuser un peu plus sur ses découvertes et leurs conséquences, cela devient très vite un peu plus flou. Moi par exemple, j’avais oublié qu’elle n’avait gagné non pas un, mais DEUX PRIX NOBEL pour ses recherches, un en physique et l’autre en chimie ! C’est la seule personne au monde qui en a eu deux ! Et rien que pour ça, elle mérite bien un biopic sur sa vie (et que vous le regardiez aussi) ! Surtout que celui-ci est particulièrement réussi !
Disponible en VOD.
- Les figures de l’ombre de Theodore Melfi (2016) :
Ce film retrace l’implication de trois femmes scientifiques noires dans la mission Mercury qui a permis à la Nasa d’envoyer le premier astronaute en orbite en 1962. A travers cette plongée dans le sexisme et le racisme ambiant des années 60s, nous découvrons trois scientifiques inconnues du public alors qu’elles ont joué un rôle clef dans la conquête spatiale américaine. Si vous rêvez d’étoiles, ce film est pour vous !
Disponible en VOD et en DVD.
- Courte vidéo sur l’effet Matilda par France culture :
En moins de 4 minutes, vous comprendrez ce qu’est ce fameux effet Matilda et vous découvrirez plusieurs exemples de chercheuses concernées par ce phénomène. Une très bonne vidéo à envoyer à ceux ou celles qui vous disent qu’il n’y a pas de grande scientifique !
Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=BDFPSpwP83s
- Podcast “Les femmes et les sciences” dans La conversation scientifique d’Etienne Klein sur France culture :
Si vous souhaitez en savoir plus sur la situation des femmes dans la science en France aujourd’hui, mais que vous n’avez pas envie de vous farcir des pages et des pages d’articles académiques, ce podcast est parfait ! Invitées par le scientifique et vulgarisateur Etienne Klein, la députée Céline Calvez et la physicienne Michèle Leduc font le point et proposent des solutions pour pallier à la sous-représentation des femmes dans le milieu de la recherche scientifique.
Disponible sur : https://www.franceculture.fr/emissions/la-conversation-scientifique/les-femmes-et-les-sciences
- Site web de Ada Tech school, première école de code féministe :
Créée par Chloé Hermary en 2019, l’Ada Tech School doit son nom à Ada Lovelace, la mère du code. L’école a pour mission de déconstruire les stéréotypes de genre et de faciliter l’accès aux métiers du code pour les femmes. L’objectif principal est donc de féminiser le monde de la technologie, tout en créant un environnement sain et progressiste dans lequel tout le monde se sent bien. L’école est ouverte à tous, sans pré-requis nécessaires.
Disponible sur : https://adatechschool.fr
- Roman graphique : Les découvreuses de Marie Moinard (2019)
Ce roman graphique présente et rend hommage à 20 femmes scientifiques qui ont fait avancer la science. A travers les pages, découvrez ces scientifiques dont les recherches ont fait progresser leurs différents domaines : physique, chimie, télécommunications, biologie, exploration de l’espace… En voilà de beaux modèles à montrer aux filles pour leur donner envie de se plonger dans la science !
Disponible à la vente neuf ou d’occasion.
- Livre : Isabelle Collet : l’informatique a-t-elle un sexe?
Comment peut-on expliquer l’engouement des garçons envers l’informatique et ce manque d’intérêt de la part des filles ? L’informatique, un domaine déserté par les femmes dans les universités françaises semble être un métier masculin. Pourtant, dès 1980 ce métier avait plutôt une destinée féminine appartenant au domaine du tertiaire féminisé… Ainsi, à travers une “ psycho-histoire de l’informatique”, l’auteur va remonter aux raisons de cette disparité dans cette discipline scientifique. Une lecture pour ceux qui veulent aller un peu plus loin !
Disponible en vente papier et en Ebook.