Rappeuse 

Sonita Alizadeh

Les filles sont très fortes. Mais elles ont besoin d’être soutenues. Et pour celles qui n’ont personne, il y aura moi.”

Qui suis-je ?

Je suis née en 1996 à Herat en Afghanistan dans une famille nombreuse, mon père a épousé ma mère alors qu’elle n’avait que 12 ans. A 9 ans, j’émigre en Iran pour fuir les Talibans, je suis recueillie dans un centre pour réfugiés où j’apprends à écrire. Je découvre alors une musique que je n’ai jamais entendue : le rap. Je commence à publier ma musique et je vis maintenant aux Etats-Unis où j’étudie.

Quelle est mon œuvre ?

Je rappe d’abord pour mes amies du centre pour réfugiés puis je contacte un studio qui malgré l’interdiction de chanter pour les femmes en Iran accepte d’enregistrer mon premier titre. Dans Daughters for sale je dénonce les mariages forcés et réclame la parole : “Laisse-moi crier, je suis fatiguée d’être silencieuse”. Je publie sur You Tube le clip de cette chanson dans lequel je suis en robe de mariée, couverte de bleus. Je rencontre la réalisatrice Rokhsareh Ghaem Magham qui me demande de faire un documentaire à mon sujet qui s’appellera Sonita. Alors que ma mère insiste pour que je rentre me marier, une école américaine me propose de venir étudier la musique. Je me produis en concert pour la première fois, j’écris de nouvelles chansons et je vis enfin sans la crainte du mariage mais mon nouvel objectif est de rentrer en Afghanistan pour essayer d’aider toutes les jeunes filles grâce à mes chansons.

Quels sont mes combats ?

A 9 ans, j’apprends que je dois me marier et j’y échappe de justesse. Lors de ma fuite en Iran les Talibans menacent de me voler, toutes mes camarades parlent de leur mariage avec des hommes trois fois plus vieux qu’elles. Je prends conscience de l’injustice que nous, les femmes, subissons je comprends que nous ne sommes aux yeux des hommes que des marchandises. J’exprime toute ma colère dans mes chansons : mes combats transparaissent dans mon art. Je dénonce les mariages forcés, la loi de la Charia, les interdictions que subissent les femmes. Je suis engagée dans le mouvement Girls are not brides, une ONG qui lutte contre les mariages forcés des enfants.