L’année 2018 débute sur les chapeaux de roue, avec une première initiative féministe, lancée par un collectif de plus de 300 femmes à Hollywood. Composé de Cate Blanchett, Meryl Streep ou encore la féministe Gloria Steinem notamment, le collectif a lancé Time’s Up, un fonds destiné à soutenir les victimes de harcèlement sexuel au travail. Particularité du projet, le soutien sera accordé en priorité aux femmes qui n’ont pas les moyens financiers de se défendre contre les violences sexuelles. Le projet a déjà récolté plus de 13 millions de dollars, sur les 15 millions nécessaires pour parvenir à le boucler.

 

Toujours sur la planète Hollywood, la cérémonie des Golden Globes,  qui récompense le cinéma et la télévision américaine, se tenait le 7 janvier dernier à Los Angeles. A cette occasion,  la quasi-totalité des convives de la cérémonie sont venus habillés en noir, en signe de protestation contre le harcèlement. Des discours rendant hommage aux femmes ont été portés par de nombreuses personnalités au cours de l’événement, à l’instar de celui d’Oprah Winfrey qui a fait un discours féministe très remarqué.

 

Controverse

Une tribune publiée dans Le Monde, signée par un collectif de femmes  -composé de Sarah Chiche, Catherine Millet, ou encore Catherine Robbe-Grillet– revendiquant une liberté d’importuner a suscité de nombreuses réactions médiatiques en France et par delà ses frontières. Caroline de Haas et d’autres militantes féministes ont contre-attaqué immédiatement le lendemain en rédigeant une tribune publiée sur FranceInfo. Elles comparent la tribune au discours de “l’oncle fatigant qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer”.  Selon les signataires, cette vision promulguée essaie “de refermer la chape de plomb que -les féministes ont- commencé à soulever”.

Pour Christine Bard, historienne et spécialiste de l’histoire du féminisme, cette tribune se fait l’écho d’un mouvement anti-féministe qui cherche à “légitimer les comportements violents et machistes”. Contre la conception naturaliste de la sexualité qui se dégage du texte, l’historienne distingue une conception portée par les mouvements féministes, qui perçoivent les comportements sexuels comme étant avant tout façonnés par la culture. Une autre historienne, Michelle Perrot, spécialiste de l’histoire des femmes et lauréate du Prix Femina essai en 2009, regrette “le manque de solidarité” des signataires de la tribune et leur “inconscience des violences réelles subies par les femmes”.

La presse étrangère a aussi réagi en voyant la publication de cette tribune comme étant un “phénomène propre à la France”, “berceau du libertinage, la galanterie et la liberté sexuelle” comme l’a souligné le  journal conservateur allemand Die Welt.

 

La bédéaste Emma a répondu en dessin à la polémique sur son compte Facebook

Comportements genrés en voiture?

Le 3 janvier dernier,  l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR), a mis en lumière un déséquilibre de genre –qui va à “ l’encontre de l’idée reçue selon laquelle les femmes seraient une population plus accidentogène que les hommes”. Parmi les données fournies par le rapport, on peut retenir par exemple que 67 % des points de permis retirés concernent les hommes.  En ce qui concerne les délits, « Les hommes représentent entre 63 % des infractions de troisième et quatrième classes, punies d’amendes allant de 45 à 375 euros, et jusqu’à 95 % des délits », rappelle le rapport de l’ONISR. Ce déséquilibre flagrant n’est pas sans explications : la représentativité des femmes au volant serait moins importante que celle des hommes. Le rapport est à lire au complet ici .

 

Société

Le magazine Le Monde a publié un article sur le feminist-washing, tendance émergente dans les entreprises, qui, en vitrine revendiquent l’égalité en les hommes et les femmes tout en continuant en interne à perpétuer des traitements inégaux entre eux. Le phénomène a déjà gagné les grandes marques tels que Dove, ou Nike qui utilisent une rhétorique féministe dans leur stratégie marketing. L’article pointe le manque de cohérence entre ce discours féministe et la réalité professionnelle de ces entreprises, qui continuent à embaucher moins de femmes aux postes les plus prestigieux.

 

Éducation

Le groupe IONIS, qui réunit des établissements d’enseignements supérieurs privés comme Epita, Epitech lance un MOOC  destiné aux élèves pour les sensibiliser au harcèlement sexuel. Les vidéos du Mooc sont aussi directement accessible sur Youtube .