Qui suis-je ? Je m’appelle Catherine de Saint Phalle mais je préfère qu’on m’appelle Niki. Je suis née d’une mère américaine et d’un père français à Neuilly-Sur-Seine en 1930 ; je meurs en 2002 en Californie. Je viens d’une famille bourgeoise qui m’impose une éducation très stéréotypée que je n’ai jamais supportée et dont je souhaite me libérer, d’autant plus que mon père m’a violé lorsque j’avais 11 ans. J’ai d’abord été mannequin, puis mère de famille avant de commercer à apprendre l’art en autodidacte. J’ai intégré le cercle fermé des Nouveaux Réalistes. J’ai su faire ma place en tant qu’artiste dans un monde où le mot « sculptrice » n’existait pas, ou au mieux était considéré comme une faute de goût.
Quelle est mon œuvre ?Je deviens internationalement connue à partir des années 60 avec les Tirs, performance durant laquelle je tire à la carabine dans des poches de peintures qui se déversent sur des sculptures ou des tableaux. Cependant, ce que la postérité retiendra sera Les Nanas, mes sculptures colorées de femmes XXL, exubérantes, joyeuses, décomplexées, loin du carcan de beauté traditionnelle féminine. Mon oeuvre la plus grande est Hon : une Nana de 6 tonnes allongée sur le dos dont l’intérieur se visite en pénétrant par son vagin. J’ai beaucoup travaillé sur commande, pour les Etats ou les collectivités territoriales. Outre certaines de mes oeuvres exposés dans les espaces publics, j’ai fait de généreuses donations au Sprengel Museum Hannover et au musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice si vous voulez découvrir mon travail.
Quels sont mes combats ? A travers les performances des Tirs, j’expire un féminisme radical et militant. Je me révolte en tirant sur les violences de notre temps, matérialisées par mes sculptures et mes tableaux : la religion, les hommes, l’histoire, la politique. C’est une oeuvre cathartique qui m’aide à me libérer de mes démons intérieurs. Avec Les Nanas, j’aborde un féminisme plus positif. Je crée des femmes dansantes, plus grandes que les hommes pour pouvoir leur tenir tête, qui se réapproprient l’espace public, elles si invisibilisées et reléguées à la seule sphère privée. Mes Nanas sont aussi noires, car je n’oublie pas les doubles victimes du racisme et du patriarcat. Je célèbre la diversité de la féminité, la force des femmes et leur émancipation contre la domination masculine.