L’année 2016 qui vient de s’écouler était marquée par la mort de quelques-unes des icônes culturelles – Dawid Bowie, Prince et George Michael mais aussi Harper Lee et Guen Aiful. Le monde a perdu aussi certaines des dames qui ont contribué beaucoup au développement de la science mais aussi de celui de l’humanité elle-même.


Une des dames les plus respectées du Canada, Ursula Franklin – féministe, physicienne, pacifiste et experte de l’impact social des technologies est décédée le 22 juillet à l’âge de 94 ans. Née en Allemagne en 1921, Mme Franklin a survécu à l’Holocauste et a reçu le degré de docteur en physique expérimentale, plus tard elle immigre au Canada. Elle devient un des créateurs d’un nouveau domaine, à savoir l’archéométrie – l’application d’approches scientifiques dans l’analyse des matériaux architecturaux. En tant que militante sociale, Mme Franklin utilise souvent ses connaissances scientifiques et à la fin des années 60 du 20ème siècle, elle insiste à ce que le Canada augmente le financement des études sur l’environnement et celui sur la médecine de prévention au lieu de financer les recherches sur l’armement. Elle dit que «La paix ne signifie pas l’absence de guerre, mais l’absence de peur ». U. Franclin lutte pour les droits des femmes en traduisant en justice son ancien employeur – l’Université de Toronto, disant que l’université paye moins ses enseignantes que les hommes possédant la même formation. Pendant sa vie, Mme Franklin a reçu de nombreux titres et prix, même le titre d’Officier de l’Ordre du Canada.


La docteure Yvette Fay Francis-McBarnette, connue pour ses travaux novateurs dans la lutte contre une sorte d’anémie, la drépanocytose, est décédée le 28 mars à l’âge de 89 ans. Née en Jamaïque, grandie à New York, Francis est la deuxième femme noire à avoir fait des études à la Faculté de Médecine de Yale (Elle a commencé ses études en 1946). À New York elle a été la première à pratiquer le screening et à appliquer des antibiotiques dans le traitement des enfants atteints de drépanocytose, un état dans lequel des cellules de sang « abnormales » falciformes peuvent bloquer le flux sanguin, faire baisser le niveau de l’oxygène dans le sang et entraîner des problèmes de santé assez graves – détérioration des organes et même la mort. En 1993, New England Journal of Medicine confirme l’efficacité des antibiotiques grâce auxquels des milliers ont été guéris.


Vera Rubin est considérée en tant qu’icône dans le domaine de l’astronomie et prétendante du prix Nobel pour son étude dans laquelle elle découvre l’existence de la matière sombre (la matière noire). Pendant toute sa vie, elle a lutté pour l’amélioration de la condition des femmes dans la science en général et plus précisément dans l’astronomie. Vera Rubin, astronome et cosmologue, est décédée le 25 décembre à l’âge de 88 ans, laissant une trace révolutionnaire dans la compréhension de l’Espace. Elle reste un des exemples les plus brillants de femme dans la science, dans la mémoire collective, son nom sera lié à la découverte de la matière obscure.


Ann Caracristi, scientifique américaine, spécialiste de la cryptanalyse, directrice adjointe de l’Agence de Sécurité Nationale des États-Unis, est décédée en janvier à l’âge de 94 ans. En 1975, elle est la première femme à atteindre le grade de GS-18 de l’Agence de Sécurité Nationale, en 1980, elle est la première femme nommée au poste de directeur adjoint de l’Agence. Pendant la même année, elle a reçu un prix de mérites citoyens de la part du Département de la Défense des Etats-Unis. Son nom laisse une trace durable dans les rangs de la sécurité nationale.

Elena Blagova