« J’ai envie de dire « je viens rapper, je suis en talons, y a quoi ? » parce que j’ai tous les droits de faire du rap et d’être féminine. » Chilla

Qui suis-je ?

Je suis née à Genolier en Suisse (à la frontière française) en 1994. Mon vrai nom est Maréva Ranarivelo. Mon père pianiste était d’origine malgache, ma mère franco-italienne. Après une enfance heureuse mais des études académiques chaotiques et ayant mon bac littéraire option musique en poche, je commence des études de musique au conservatoire d’Annecy.  Je délaisse rapidement le violon pour le chant, et commence à rapper dans le secret. Arrivée à Lyon et pour assurer mes fins de mois, j’enchaîne les petits boulots, tel que celui de nounou. Pour tenter de me faire connaître, je multiplie les performances dans des bars, des petits festivals, multipliant des échecs qui sont aujourd’hui ma plus grande force. Ma carrière décolle finalement en 2016, et je sors mon premier album en 2019. Aujourd’hui rappeuse nationalement connue, je suis souvent définie comme une artiste engagée, féministe et féminine. 

Quelle est mon oeuvre ?

Ayant toujours aimé donner des prestations en public, j’ai joué du violon de mes six ans à mes dix-huit ans avant d’arrêter car le classique ne me correspondait pas. J’ai par ailleurs baigné toute mon enfance dans la culture rap et hip-hop, et ce sont des artistes tels que Diam’s et Kerry James, mais aussi Beyonce ou Amy Winehouse qui ont pu m’inspirer. Après une apparition sur la radio Skyrock, le producteur Tefa me repère, je signe un contrat et je peux commencer à faire du rap ma profession. J’ai sorti deux singles féministes engagés en 2017 et en 2018, en réponse aux mouvements #Metoo et #Balancetonporc : « Si j’étais un homme » et « Balance ton porc », dans lesquels je dénonce le sexisme décomplexé, la culture du viol et les violences conjugales. Mon premier album « Mûn », sorti le 5 juillet 2019, s’inscrit dans cette lignée. Par ailleurs, j’y livre mes émotions, mes opinions et plus généralement j’y fais le portrait d’une partie de ma vie. Ma carrière étant encore très jeune, j’ai une multitude de projets artistiques à venir. 

Quels sont mes engagements ? 

Féministe revendiquée, bien que ce ne soit pas ce que je souhaite mettre en avant, j’ai très vite eu conscience dans mon métier qu’il fallait, en tant que femme, que je sois plus forte, plus travailleuse. Selon moi, le féminisme est une évidence, une question qui ne doit pas être posée. Je mets un point d’honneur à assumer ma féminité dans le rap, milieu très misogyne selon moi. Je cherche la sororité entre les femmes rappeuses même si je sais qu’elles sont encore trop peu nombreuses. Par ailleurs, je revendique de pouvoir exprimer mes sentiments, mes questionnements ou mes insécurités dans mes textes sans être jugée. Je recherche une dimension cathartique dans la musique, je cherche à me soigner à travers mon rap. Enfin, je revendique mes principes et valeurs à travers mes morceaux : la lutte contre l’islamophobie, contre les diktats de la société face à la féminité ou au célibat. Cependant, je ne pense pas faire du rap conscient, simplement dire ce que je pense.