Qui suis-je ?
Je suis née à Neuilly-Sur-Seine en 1952. J’ai fait mes études secondaires dans le lycée Victor Duruy où je me suis liée d’amitié avec Nicole Wisniak, créatrice et directrice du magazine Égoïste dans lequel je ferais mes débuts de photographe quelques années plus tard. De nature rebelle, je n’aime pas l’ordre établi et je suis exclue du lycée pour avoir brodé une tête de mort sur un bavoir en cours de couture. A 24 ans, je découvre ma passion pour la photographie après que mon amoureux de l’époque m’ait offert un petit appareil. Charlotte Rampling sera la première femme que je photographierai, j’étais alors qu’une inconnue.
Quelle est mon œuvre ?
Ma carrière de photographe décolle en 1978 après que je réalise une série de portraits d’un groupe de strip-teaseuses à Pigalle. Dans les années 90, j’interroge le genre, l’androgénie et la sexualité à travers mes clichés. Avec le recueil Chambre close, je mets en scène des modèles non professionnelles pour jouer le désir et l’érotisme dans une forme qui rappelle les premières images pornographiques. Poussée par Robert Badinter, je publie en février 2018 Détenues, une série de portraits de femmes incarcérées. J’y questionne la construction et la représentation de la féminité dans les prisons. Tout au long de ma carrière, des magazines de mode ou des marques de luxe me commanderont des portraits de femmes très célèbres comme Madonna, Angelina Jolie ou Marion Cotillard. J’ai même immortalisé les coulisses de l’élection présidentielle de 1995 et réalisé le portrait officiel de Jacques Chirac la même année.
Quels sont mes combats ?
Je suis une femme indépendante qui place les femmes au cœur de mon œuvre. Qu’elles soient actrices, mannequins, stars de la chanson, prostituées, femen, ou simplement croisées dans la rue, je les mets toutes en lumière, surtout celles invisibilisées par la société. Je les photographie en me disant « Les femmes sont puissantes » et j’essaie de retranscrire cela à travers mes portraits ; je les rends puissantes, c’est-à-dire fortes et fragiles à la fois. A travers mon objectif, j’essaie qu’elles s’acceptent, s’assument et s’émancipent en chamboulant les codes de la photographie, en choquant, en faisant scandale.