Toutefois, Politiqu’elles reste vigilante. Cette avancée est le fruit de la décision d’un seul mouvement, La République en marche !, LR et le PS préférant toujours payer des amendes plutôt que de présenter autant de femmes que d’hommes. Cette culture de la parité doit être présente dans tous les partis et il est fort dommage que le discours féministe et le montant des sanctions financières n’aient toujours pas conduit les autres partis de gouvernement à opérer une mutation sur le sujet, sans compter qu’un certain nombre de femmes investies l’est parfois dans des circonscriptions réputées peu gagnables. Le non-cumul des mandats a aussi eu pour conséquence de renouveler les candidates et candidats à ces élections législatives.
Si le résultat du premier tour se confirme lors du second, nous appelons à rester attentifs. La quasi-parité quantitative qui se profile doit également se vérifier dans la vie parlementaire quotidienne, notamment à la direction des commissions (leurs présidences sont paritaires depuis 2012), dans la composition des commissions (on compte beaucoup plus de femmes dans les commissions moins prestigieuses des familles, de l’environnement et de la culture et beaucoup moins dans les plus prisées comme les finances et les affaires étrangères), dans la répartition du temps de parole lors des débats ou encore dans le placement des sièges, la plupart étant reléguées hors-caméras.
L’affaire Baupin nous conduit par ailleurs à redemander la mise en place à l’Assemblée d’une structure indépendante des partis politiques afin que les femmes députées ou les collaboratrices parlementaires puissent dénoncer rapidement et en toute sécurité les comportements sexistes et les agressions de nature sexuelle.
Et si, pour poursuivre sur cette bonne voie, l’Assemblée décidait aussi d’élire enfin une femme à sa tête, après plus de deux siècles de présidence de Parlement 100% masculine ? Cela enverrait un signal positif, les élus qui parlent d’égalité salariale ou familiale devant eux-mêmes être exemplaires !
À ce titre, nous avons rejoint le projet Parité au pouvoir lancée par WAX Science, qui a rédigé le rapport « La Parité à l’Assemblée nationale : le data au service de l’égalité femmes – hommes » Grâce à l’analyse de données publiques de l’Assemblée, ils ont réussi à montrer que les femmes députées, outre leur faible nombre, cumulent moins de mandats dans le temps, sont moins bien placées dans l’Assemblée, siègent dans les commissions les moins prestigieuses et prennent moins la parole. Grâce à ce rapport et à des propositions que nous avons formulées, nous voulons mettre la parité au cœur de la prochaine législature. Ce rapport sera envoyé aux député.e.s de cette nouvelle législature dès le lendemain de leur élection. |