Qui suis-je ?
Je suis une écrivaine nigériane et une féministe engagée. J’ai écrit plusieurs essais et romans chaleureusement accueillis par le public et la critique. Je suis traduite dans une trentaine de langues et mon dernier roman en date, Americanah, est un véritable best-seller. Je suis régulièrement invitée à des conférences et des événements pour parler, entre autres, du féminisme et du continent africain. Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de me lire, peut être avez-vous fait partie des cinq millions de personnes à regarder ma conférence TEDx, intitulée We should all be feminists. Ce discours, repris par Beyoncé dans sa chanson Flawless, résume ma vision du féminisme. Je me sers d’exemples concrets pour démontrer que le féminisme est l’affaire de tous. Nous avons intégré, par notre éducation, des comportements sexistes qu’il faut maintenant déconstruire.
Quel est mon parcours ?
Je suis née le 15 septembre 1977 et j’ai grandi à Nsukka, une ville du sud-est du Nigeria. Je débute des études de médecine et de pharmacie à l’Université du Nigeria. À 19 ans, je décide de changer de voie pour aller étudier la communication et les sciences politiques à Philadelphie puis dans le Connecticut où j’obtiens mon diplôme. En 2008, j’ai complété mon parcours par une maîtrise en études africaines à l’Université de Yale. Ma carrière littéraire a débuté par la publication de mon premier roman, L’Hibiscus pourpre, en 2003. Mon discours, We should all be feminists, prononcé en 2012 et la publication de mon roman Americanah, en 2013, sont sûrement les deux événements qui ont propulsé ma carrière internationale. J’ai reçu plusieurs distinctions pour mon œuvre littéraire et j’ai eu l’honneur d’être élue à l’Académie américaine des arts et des sciences, en 2017. Je vis actuellement entre Lagos et Washington.
Quels sont mes combats ?
Mes combats sont présents dans l’ensemble de mes œuvres. Je me suis souvent inspirée de mes expériences personnelles pour les nourrir. Le féminisme et la question des inégalités de genre sont au cœur de mes essais et de mes romans. Dans mon dernier essai, Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe, je donne des pistes pour une éducation plus égalitaire et libérée des stéréotypes de genre. Selon moi, l’éducation est l’élément central de la lutte contre ces inégalités. Le racisme est également un sujet récurrent dans mes livres. Je dis souvent que c’est en arrivant aux Etats Unis que je découvre la notion de race. Dans Americanah, je raconte le parcours d’Ifemelu, une jeune nigériane quittant son pays pour faire ses études aux Etats Unis. Ce n’est pas un roman autobiographique mais il est vrai que mon expérience personnelle a pu guider mon récit. Je parle notamment d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur, celui des cheveux des femmes noires. Notre société, à travers les images que diffusent les magazines et la publicité, exclut les cheveux crépus des normes de beauté. Cela nous pousse à les défriser sans cesse en reniant leur forme naturelle. Je refuse d’imposer ces souffrances à ma fille car ses cheveux font partie de son identité. Le combat contre les stéréotypes liés à la beauté des femmes noires est donc également l’une de mes principales préoccupations.